La Transformation Numérique représente une belle opportunité pour le Directeur des Systèmes d’Information de se positionner comme accélérateur de la transformation et du développement de l’entreprise.
Aujourd’hui le DSI fait face à une double évolution :
- Technologies : le Cloud Computing, le Big Data, l’Intelligence Artificielle, l’Internet des Objets, …
- Comportement des utilisateurs : la mobilité, la « consumerisation » et l’évolution des usages
Les changements technologiques liés à la Transformation Numérique renforcent l’importance de la qualité des architectures du système d’information et la bonne gestion des données
Le développement du Cloud Computing en entreprise amène la DSI à bâtir des solutions hybrides intégrant différentes briques applicatives et technologiques, suivant différents niveaux : IaaS, PaaS, ou SaaS, transformant l’architecture du SI et renforçant la nécessité d’en maîtriser la vision transversale ainsi que toutes ses implications : sécurité, mobilité, disponibilité, processus, etc. De son côté, le Big Data va impliquer la mise à disposition de données clefs de l’entreprise pour établir de véritables solutions et une culture de Business Intelligence. L’intelligence Artificielle, l’automatisation des processus par des robots, le développement de l’Internet des Objets et les autres bouleversements technologiques changent les frontières habituelles du SI. Et les rythmes de ces changements ne cessent et ne cesseront de s’accélérer.
Comme le précise Alain Roy, adjoint au DSI de Nokia, ceci a un impact sur les métiers et les ressources humaines : la DSI doit à la fois acquérir des compétences technologiques et métiers nouvelles et pointues et (encore plus) développer les compétences et l’organisation lui permettant d’innover, tout en garantissant la cohérence de l’architecture du SI : infrastructures, applications, données, processus doivent être maitrisés globalement.
Grâce au « Bring Your Own Device », aux logiciels en « Software as a Service », les métiers pensent gagner en autonomie et en réactivité.
La « consumérisation » de l’IT, apparue avec le BYOD, s’accélère avec l’utilisation de logiciels SaaS externes et d’outils collaboratifs, non approuvés préalablement par la DSI. Dans leur travail, les salariés, en particuliers, les plus jeunes d’entre eux, considèrent que ces nouveaux outils personnels sont nettement plus efficaces que ceux classiquement fournis par la DSI. Créant ainsi du « Shadow IT », ils peuvent poser à la DSI de sérieux problèmes de sécurité et d’organisation voire des incohérences dans les processus de gestion.
Les directions métiers ne peuvent et ne veulent pas passer à côté des opportunités prometteuses offertes par la transformation numérique ; aussi, ce sont elles qui, de plus en plus, initient directement des projets d’évolution du SI. Finies les demandes recensées par la DSI et les projets arbitrés avec la Direction; on verra désormais de plus en plus de Directions métiers lancer elles-mêmes des projets, les planifier et s’appuyer sur la DSI pour les mener à bien, l’accompagnement de la DSI restant indispensable à leur réussite. Elle seule dispose des compétences nécessaires. La stratégie Business et la stratégie IT doivent ne faire qu’une.
Sur les aspects de son organisation, la DSI, traditionnellement structurée de manière pyramidale, devra gagner en agilité et rapidité en repensant fondamentalement sa structure, les processus DSI et les mentalités, afin de travailler plus vite avec une obsession : apporter rapidement des résultats tangibles.
Le DSI pourra accroître sa valeur ajoutée pour l’entreprise s’il participe à la réflexion stratégique et se comporte comme un accélérateur de la transformation numérique de l’entreprise.
Ainsi, le DSI aura à renforcer sa vision transversale des enjeux business et devenir force de proposition sur les innovations liées à ces changements, pour mieux anticiper l’évolution des besoins.
De plus, ajoute Marc Le Guennec ancien DSI de Picard Surgelés et de Raja, actuellement manager de transition : « dans un monde ouvert, avec des risques grandissants sur la sécurité des données (externalisation, accessibilité facilitée, cohérence entre systèmes hétérogènes), couplés à une forte évolution des législations relatives aux données personnelles, le DSI se positionne comme le garant naturel de la sécurité numérique de l’entreprise ».
Une perspective qui augmente la dimension conseil et stratégique de son poste ! Cette nouvelle dimension sera d’autant plus forte s’il sait faire évoluer son système d’information et y intégrer de l’innovation externe, souvent à travers des partenariats nouveaux. Il devra pour cela disposer de l’architecture la plus agile possible.
Ce nouveau rôle justifie que les DSI soient davantage présents aux comités exécutifs pour intégrer l’informatique plus en amont dans les réflexions d’évolution des business models de l’entreprise. Une belle opportunité pour le DSI d’accroître sa valeur ajoutée en se muant en véritable « accélérateur de transformation »